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LA VÉRONIQUE


Quand les chênes, à chaque branche,
Poussent leurs feuilles par milliers,
La véronique bleue et blanche
Sème les tapis à leurs pieds ;
Sans haleine, à peine irisée,
Ce n’est qu’un reflet de couleur,
Pleur d’azur, goutte de rosée,
Que l’aurore a changée en fleur.

Douces à voir, ô véroniques !
Vous ne durez qu’une heure ou deux,
Fugitives et sympathiques
Comme des regards amoureux.

Les violettes sont moins claires,
Les bluets moins légers que vous,
Les pervenches moins éphémères
Et les myosotis moins doux.
Le dahlia, non plus la rose,
N’imiteront point votre azur ;
Votre couleur bleue est éclose
Simplement comme un amour pur.

Douces à voir, ô véroniques !
Vous ne durez qu’une heure ou deux,