Page:Dupont - Chants et Chansons, t. 2, 1855.djvu/15

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LA MÈRE JEANNE

 
Dans la vie on ne reste guères
À l’âge riant des amours,
Les ans vont comme les rivières,
Et rien n’en peut barrer le cours.
Je ne suis plus la fille fraîche
Que l’on appelait Jeanneton ;
Le soleil a rougi la pêche,
Le rosier n’est plus en bouton.

Je suis la mère Jeanne
Et j’aime tous mes nourrissons,
Mon cochon, mon taureau, mon âne,
Vaches, poulets, filles, garçons,
Dindons, et j’aime leurs chansons,
Comme étant jeune paysanne
J’aimais la voix de mes pinsons.