Page:Dupont - Chants et Chansons, t. 3, 1855.djvu/19

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LES SAPINS


J’allais cueillir des fleurs dans la vallée,
Insouciant comme un papillon bleu,
A l’âge où l’âme à peine révélée
Se cherche encore et ne sait rien de Dieu.
Je composais avec amour ma gerbe,
Quand au détour du coteau l’aspect noir
De sapins verts couvrant un sol sans herbe,
Me fit prier ainsi sans le savoir :

Dieu d’harmonie et de beauté !
Par qui le sapin fut planté,
Par qui la bruyère est bénie,
J’adore ton génie
Dans sa simplicité.

Le sapin brave et l’hiver et l’orage,
Chaque printemps lui fait un éventail ;
Droite est sa flèche et vibrant son feuillage,
L’art grec s’y mêle au gothique travail ;