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Page:Dupont - Les Deux Anges, 1844.djvu/132

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CHANT SECOND. 119 L’amour se change en haine aussitôt qu’il expire. Nul d’entr’eux ne voulant abdiquer son empire, Le combat fut terrible : Eve, comme Didon, Souffrait et s’indignait d’un si prompt abandon. Ne lui devait-il pas sa fortune poussée Plus haut qu’il ne l’aurait élevée en pensée ? Qu’était-il avant Eve ? Et, sans elle, jamais Aurait-il pu franchir de si rudes sommets ? Ces reproches lancés en forme d’épigramme Frappaient Emmanuel et perçaient jusqu’à l’âme. Elle les aiguisait à plaisir ; les derniers Semblèrent plus blessants encor que les premiers. Elle finit ainsi : tant d’orgueil me fait rire ; Où vous aurait conduit votre tête en délire ? Vos rivaux assemblés, d’une commune voix, Vous auraient-ils porté vainqueur sur le pavois, Reproches.