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SUR LA MORT


Elle avait cet esprit qui donne aux causeries
Un tour simple et naïf, un attrait innocent,
Et ses doux entretiens plaisaient sans moqueries ;
Elle ne cachait pas sous les roses fleuries
Ces aiguillons cruels qui font jaillir le sang.

On la voyait partout, son fils marchant près d’elle,
Tantôt la devançant, tantôt prenant sa main :
Il paraissait tout fier à l’ombre maternelle ;
Ainsi bondit le faon d’une jeune gazelle
Qu’un plomb mortel attend au détour du chemin.

Aussi comme il pleurait sur le corps de sa mère,
A l’heure où l’étreignant sans vie et refroidi
Il apprenait sitôt qu’ici tout est chimère,
Que la plus belle fleur est souvent éphémère,
Qu’elle brille une aurore, et tombe avant midi.