Page:Dupré de Saint-Maur - Anthologie russe, 1823.djvu/162

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Je parseme de fleurs la fin de moii voyage.
Je rends grace au gouvernement !
De tout impot il exempte la rime.
Rimer ne fut jamais un crime ;
Et je veux que la mort me surprenne rimant.

Chacun se livre au penchant qui Fentraine ;
Melcour adorant Gelimene,
De ses fadeurs I’obsede chaque jour.
Mais la toux et la goutte effarouchent I’amour ;
Les aveux solennels du gothique Melcour
Ne flechiront point riiihumaine.

A bien dresser ses chiens et ses chevaux
Clitandre borne sa science.
De sa caleche il vante I’elegance
Et le bon gout de ses traineaux.
Le premier il s’elance et dans la blanche arene (a)
A la course des chars provoque ses rivaux ;
La fleche est moins rapide, et Fœil le suit a peine ;
Mais tout a coup, heurte dans sa marche incertaine,
II tombe, et le public moqueur
Applaudit a sa chute et rit de son malheur »

Le celibataire Dorsenne
Apres lui s’offre a mes pinceaux :

(a) Le poete rappelle dans ce portrait les grandes courses de traineaux, qui ont lieu tous les hivers a Saint-Petersbourg, et dans les autres villes de I’empire.