Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/126

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lui manquaient dans son combat contre les Liguriens. Des temples, des statues, des autels, des fêtes, des jeux solennels, des hymnes, des traditions sacrées, répandus en différents pays, rappelaient à tous les Grecs les hauts faits du héros de Tirynthe, du fameux fils de Jupiter et d’Alcmène, ainsi que les bienfaits dont il avait comblé l’Univers en général, et en particulier les Grecs ; et néanmoins nous venons de voir que le grand Hercule, le héros des douze travaux, celui-là même à qui les Grecs attribuaient tant d’actions merveilleuses, et qu’ils honoraient sous les formes d’un héros vêtu de la peau du lion, et armé de la massue, est le grand dieu de tous les peuples ; ce Soleil fort et fécond qui engendre les saisons, et qui mesure le temps dans le cercle annuel du zodiaque, partagé en douze divisions que marquent et auxquelles se lient les divers animaux figurés dans les constellations, les seuls monstres que le héros du poème ait combattus.

Quelle matière à réflexions pour ceux qui tirent un grand argument de la croyance d’un ou de plusieurs peuples, et de plusieurs siècles, pour établir la vérité d’un fait historique, surtout en matière de religion, où le premier devoir est de croire sans examen ! La philosophie d’un seul homme, en ce cas, vaut mieux que l’opinion de plusieurs milliers d’hommes et de plusieurs siècles de crédulité. Ces réflexions trouveront leur application dans la fable solaire, faite sur le chef des douze apôtres ou sur le héros de la légende des Chrétiens, et dix-huit siècles d’imposture et d’ignorance ne détruiront par les rapports frappants