Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/128

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deux grandes Divinités, et ils appelèrent l’une d’elles ou le Soleil, Osiris ; et l’autre, ou la Lune, Isis. La dénomination d’Isis, donnée à la Lune, est confirmée par Porphyre et par d’autres auteurs : d’où nous tirons une conséquence nécessaire : c’est que les courses d’Isis ne sont que les courses de la Lune ; et comme les champs de l’Olympe sont ceux qu’elle parcourt dans sa révolution de chaque mois, c’est là que nous placerons la scène de ses aventures, et que nous la ferons voyager. Cette conclusion est justifiée par le passage de Chérémon, que nous avons cité plus haut, où ce savant égyptien nous dit que les Égyptiens expliquaient la fable d’Osiris et d’Isis, ainsi que toutes les fables sacrées, par les apparences célestes, par les phases de la Lune, par les accroissements et les diminutions de sa lumière, par les divisions du temps et du Ciel en deux parties, par les paranatellons ou par les astres qui se lèvent ou se couchent en aspect avec les signes. C’est d’après ce principe que nous avons expliqué le poème des douze travaux : ce sont les mêmes principes que nous suivrons dans l’explication de la légende d’Isis ; dont nous offrirons aussi le tableau comparatif, avec ceux que présente le Ciel depuis le moment où le Soleil a quitté notre hémisphère, et laissé à la Lune, alors pleine, l’empire des longues nuits, jusqu’au moment où il repasse dans nos climats.

Prenons donc Isis à l’époque de la mort de son époux, et suivons ses pas, depuis l’instant qu’elle en est privée, jusqu’à ce qu’il lui soit rendu, et qu’il revienne des enfers, ou pour parler sans figure,