Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/137

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

anciens chefs des sociétés ; soit qu’on cherchât à donner un encouragement à la vertu du peuple, en lui persuadant que le sceptre autrefois avait été le prix des services rendus à la patrie, et non pas le patrimoine de quelques familles. On montrait les tombeaux des dieux, comme s’ils eussent existé réellement ; l’on célébrait des fêtes, dont le but semblait être de renouveler tous les ans le deuil qu’avait occasionné leur perte. Tel était le tombeau d’Osiris, couvert sous ces masses énormes, connues sous le nom de pyramides, que les Égyptiens élevèrent à l’astre qui nous dispense la lumière. Une d’elles a ses quatre faces qui regardent les quatre points cardinaux du Monde. Chacune des faces a cent dix toises à la base, et les quatre forment autant de triangles équilatéraux. La hauteur perpendiculaire est de soixante-dix-sept toises, suivant les mesures données par Chazelles, de l’Académie des sciences. Il résulte de ces dimensions, et de la latitude sous laquelle cette pyramide est élevée, que quatorze jours avant l’équinoxe de printemps, époque précise à laquelle les Perses célébraient le renouvellement de la Nature, elle devait cesser de rendre des ombres à midi, et qu’elle n’en projetait plus que quatorze jours après celui d’automne. Donc le jour ou le Soleil se trouvait dans le parallèle ou dans le cercle de déclinaison australe, qui répond à cinq degrés quinze minutes ; ce qui arrivait deux fois l’an, une fois avant l’équinoxe de printemps, et l’autre après celui d’automne ; cet astre paraissait exactement à midi, sur le sommet