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ANALYSE DU POÈME DE NONNUS

CONSIDÉRÉ DANS SES RAPPORTS AVEC LA MARCHE DE LA NATURE EN GÉNÉRAL, ET EN PARTICULIER AVEC CELLE DU SOLEIL.



CHANT PREMIER.

Le poète commence par invoquer la muse qui doit l’inspirer, et l’invite à chanter la foudre étincelante qui fit accoucher Sémélé au milieu des feux et des éclair, qui remplirent d’une brillante lumière la couche de cette amante indiscrète, ainsi que la naissance de Bacchus, qui reçut deux fois le jour.

L’invocation finie, le poète porte l’esprit du lecteur sur la partie du ciel d’où part le Soleil au moment où il le chante en commençant son poème. Ce lieu est le point équinoxial du printemps, occupé par l’image du fameux taureau, qui figure dans la charmante fable des amours de Jupiter et d’Europe, sœur de Cadmus ou du Serpentaire, qui se lève le soir alors en aspect avec le Taureau. Il le porte également sur le Cocher céleste, qui tient la Chèvre et les Chevreaux, celui qui fournit au dieu Pan ses attributs, et qui alors précédait le matin le char du Soleil, et ouvrait la barrière au jour, comme le Serpentaire l’ouvrait à la nuit, à l’époque à laquelle le Soleil ou Jupiter s’unissait au taureau d’Europe, et franchissait le fameux passage qui séparait l’empire du dieu de la Lumière de celui des Ténèbres. Ainsi le poète fixe d’une manière précise le départ de son