Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/154

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

feux du tonnerre s’éteignent aussitôt qu’ils ne sont plus soutenus de la force divine qui les lance.

À la suite de cette description que j’abrège, le poète nous peint Cadmus, qui arrive dans les lieux qu’habitait Typhon, et où Jupiter avait laissé surprendre sa foudre. Il y est rencontré par l’amant d’Europe, que Pan accompagnait. On se rappellera que Pan est ici le Cocher porte-chèvre, qui montait avec le Soleil du taureau le matin, à l’entrée du printemps, au moment où Jupiter allait de nouveau faire entendre son tonnerre, que l’hiver avait réduit au silence. Voilà le fond de la fiction.

Jupiter invite Cadmus à se prêter à un déguisement pour tromper Typhon et lui reprendre sa foudre, c’est-à-dire, sans figure, que le Serpentaire Cadmus et le Cocher Pan vont s’unir par leur aspect au taureau équinoxial, pour annoncer le retour du printemps et la victoire périodique que remporte tous les ans à cette époque le dieu de la Lumière et des longs jours, sur le chef des Ténèbres et des longues nuits, ou Jupiter Ægiochus, autrement Jupiter porte-chèvre, sur le grand Dragon que presse de ses mains aux cieux le Serpentaire, et qui tous les ans, en automne, ramenait les ténèbres et les hivers.

Jupiter propose à Cadmus de prendre les habits de Pan, sa flûte et ses chevreaux, et de se bâtir une cabane, dans laquelle il attirera Typhon par les sons harmonieux de sa flûte. « Chante, lui dit-il, cher Cadmus, etc., tu rendras aux cieux leur première