Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/175

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pelle du nom de son ami, se charge d’un fruit noir que Bacchus presse entre ses doigts, et dont il fait couler le jus dans une corne de bœuf qui lui sert de coupe. Pendant ce temps-là le jeune Cissus ou Lierre, métamorphosé aussi en un autre arbuste, s’attachait à son ami et embrassait de ses longs replis le cep de vigne dans lequel Ampelus était changé. Bacchus goûte la nouvelle liqueur, et s’applaudit de sa découverte ; il apostrophe les mânes de son ami, dont la mort a préparé le bonheur des hommes. Le vin, dit-il, va désormais être le remède le plus puissant contre tous les chagrins des mortels. Voilà l’origine allégorique que le poète donne à la vigne, qu’il nous présente comme le résultat de la métamorphose d’un jeune enfant aimé de Bacchus. J’imagine que personne ne sera tenté de prendre ce récit pour de l’histoire.

Après que Bacchus a découvert la vigne, il ne lui reste plus, pour soutenir le caractère de dieu bienfaisant que prend le Soleil sous les noms d’Osiris et de Bacchus, que d’aller porter dans tout l’Univers ce précieux présent. C’est donc ici que va commencer le récit des voyage de Bacchus, qui comme le Soleil dans son mouvement annuel, va diriger sa marche d’occident en orient, ou, contre l’ordre des signes, comme les saisons. Tout ce qui a précédé ne doit être regardé que comme une introduction au récit de cette grande action qui fait le sujet unique du poème. Jusqu’ici nous ne sommes pas encore sortis des limites de l’équinoxe du printemps, où Bacchus