Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/18

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passa au collége de Lisieux en qualité de professeur de rhétorique. Dans les moments de loisir que lui laissaient les devoirs de sa place, Dupuis étudia le droit, et se fit recevoir avocat au parlement de Paris en 1770. À peu près vers cette époque, il quitta l’habit ecclésiastique que jusqu’alors il avait porté, et il se maria. Il fut chargé, en 1775, de composer le discours latin pour la distribution des prix de l’Université. L’occasion était solennelle, le parlement de Paris venait d’être rétabli après la mort de Louis XV, et cet illustre corps assistait à la cérémonie : le jeune orateur saisit habilement une circonstance politique qui lui permettait de traiter son objet sous un nouveau point de vue, et son discours fut couvert d’applaudissements ; il lui fit beaucoup d’amis parmi les magistrats. Une autre occasion de justifier la confiance du premier corps enseignant de l’état, et d’obtenir un nouveau succès littéraire, s’offrit quelques années après : en 1780 il fut chargé de prononcer, au nom de l’Université, l’oraison funèbre de l’impératrice Marie-Thérèse. Son talent parut avoir acquis plus de force et plus de maturité. Dupuis fut jugé un excellent humaniste ; et a république des lettres compta un nouveau citoyen fait pour l’honorer. Les mathématiques, qu’il avait apprises avec une grande facilité, réclamèrent bientôt toute son attention, et il suivit en même temps les cours d’astronomie de Lalande, dont il devint l’ami, comme il l’était déjà du duc de La Rochefoucault, de l’abbé Barthélemy, de l’abbé Leblond, et des hommes les plus distingués d’alors. Ses travaux journaliers et ses relations intimes lui donnèrent l’idée du grand ouvrage qui a établi sa réputation, l’Origine de tous les Cultes ; il commença par en publier plusieurs fragments dans le Journal des Savants (cahiers de juin, d’octobre et de décembre 1777, et de février 1781), et en fit hommage à l’Académie des inscriptions. Il réunit ces matériaux épars, les fit réimprimer dans l’Astronomie de Lalande, et les donna séparément, en un volume in-4o, 1781, sous le titre de Mémoires sur l’Origine des Constellations et sur l’explication de la Fable par l’Astronomie. Le système de Dupuis, fruit d’un esprit supérieur