Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/208

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signes. Ce sera aussi la base des fictions du poème dans les chants suivants.

Bacchus quitte Thèbes et s’avance vers Athènes, où son arrivée répand la joie. Il va loger chez Icare, qui l’accueille avec transport, ainsi qu’Érigone sa fille, qui lui prodigue tous ses soins. Bacchus, en reconnaissance de ce service, leur fait présent d’une coupe pleine de vin, liqueur jusqu’alors inconnue. Icare en boit et finit par s’enivrer. On remarquera que le Bouvier ou Icare est l’astre des vendanges, ainsi que la Vierge, dont une des étoiles porte le nom de vendangeuse. Elle a au dessous d’elle la coupe céleste, qu’on nomme en astronomie coupe de Bacchus et d’ Icare. Voilà tout le fondement de cette allégorie.

Bacchus enseigne à Icare l’art de cultiver l’arbuste qui donne ce jus délicieux. Celui-ci communique à d’autres cette découverte. Bientôt tous les paysans du voisinage sont enivrés. Dans leur délire, ils tournent leurs mains contre celui qui leur a donné ce breuvage si étonnant dans ses effets. Ils le tuent, et ils enterrent son corps dans un lieu écarté. Son ombre apparaît en songe à Érigone et lui demande vengeance. Celle-ci, toute effrayée, court sur les montagnes et dans les forêts pour chercher le cadavre de son père. Elle le trouve, et son chien fidèle expire de douleur sur le tombeau de son maître. Érigone elle-même finit par se pendre de désespoir. Jupiter, touché de leurs malheurs, les place dans les cieux. Icare devient le Bouvier céleste ; Érigone la Vierge