Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/213

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amant ; elle s’étonne du désordre dans lequel elle se trouve, et dont le poète nous fait une délicieuse peinture. Elle s’aperçoit qu’un larcin amoureux lui a ravi son plus précieux trésor. Elle entre en fureur ; elle s’en prend à tout ce qu’elle rencontre ; elle frappe les statues de Vénus et de Cupidon. Elle ignore quel est le ravisseur audacieux qui a profité de son sommeil ; mais bientôt elle s’aperçoit qu’elle est mère, et dans son désespoir elle veut détruire le fruit qu’elle porte dans son sein, et se détruire elle-même.

C’est alors que Diane insulte à son orgueil humilié, en lui rappelant les circonstances d’une aventure dont les signes non équivoques trahissent déjà le mystère. Elle lui fait plusieurs questions malignes, et finit par lui découvrir que Bacchus est l’auteur du larcin.

Après avoir goûté le plaisir de la vengeance, Diane se retire, et laisse la malheureuse Aura errante sur les rochers et dans la solitude, qui retentit de ses douloureux gémissements. Enfin, elle accouche et devient mère de deux enfants qu’elle expose sur un rocher, afin qu’ils deviennent la proie des animaux féroces. Une panthère survient qui les allaite. La mère, furieuse de ce qu’ils peuvent être conservés, en tue un. Diane soustrait l’autre à sa rage, et le remet à Minerve, qui le fait élever à Athènes. C’est le nouveau Bacchus ou l’enfant des mystères.

Après avoir achevé ses travaux et fourni sa carrière mortelle, Bacchus est reçu dans l’Olympe, et va s’asseoir près du fils de Maïa ou de la Pléiade, qui ouvre la nouvelle révolution.