Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/223

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


ARGONAUTIQUES


CHANT PREMIER.

Apollonius commence par une invocation au Dieu même qu’il va chanter, ou au Soleil, chef des Muses, et Divinité tutélaire des poètes. Il fixe dès les premiers vers ou dans la proposition, le but de l’action unique de son poème. Il va, dit-il, célébrer la gloire d’anciens héros qui, par ordre du roi Pélias, se sont embarqués sur le vaisseau Argo, celui-là même dont l’image est aux cieux, et qui ont été conquérir la toison d’or d’un bélier, qui est également parmi les constellations. C’est à travers les roches Cyanées et par l’entrée du Pont, qu’il trace la route de ces intrépides voyageurs.

Un oracle avait appris à Pélias qu’il périrait de la main d’un homme qu’il reconnut depuis être Jason. Ce fut pour détourner les effets de cette triste prédiction, qu’il proposa à celui-ci une expédition périlleuse, dont il espérait qu’il ne reviendrait jamais. Il s’agissait d’aller en Colchide conquérir une toison d’or, dont Aëtès, fils du Soleil et roi du pays, était le possesseur. Le poète entre en matière par l’énumération des noms des différents héros qui suivirent Jason dans cette conquête. On distingue entre autres