Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/225

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silence, et n’osent lever les yeux. On sent que tous ces tableaux et ceux qui suivent ont pour base une idée simple, le départ de Jason, qui se sépare de sa famille. Dès que le génie chargé de conduire le char du Soleil a été personnifié, tous les détails de l’action sont sortis de l’imagination du poète, excepté ceux qui ont pour base quelques positions astronomiques en petit nombre, et que le poète a su revêtir des charmes de la poésie et du merveilleux de la fiction.

Jason, toujours ferme dans sa résolution, rappelle à sa mère les flatteuses espérances que l’oracle lui a données, et celles qu’il a mises lui-même dans la force et le courage des héros qui l’accompagnent. Il la prie de sécher ses larmes, qui pourraient être prises pour un augure sinistre par ses guerriers. En achevant ces mots, il échappe à ses embrassements, et il paraît déjà au milieu d’une foule nombreuse de peuple, tel qu’Apollon lorsqu’il marche le long des rives du Xanthe, au milieu des chœurs sacrés qui l’entourent. La multitude fait retentir l’air de cris de joie, qui présagent d’avance son succès. La vieille prêtresse de Diane conservatrice, Iphis, lui prend la main et la baise, et ne peut jouir du bonheur de lui parler, tant la foule se presse autour de lui.

Déjà ce héros a gagné le port de Pagase, où mouillait le vaisseau Argo, et où ses compagnons l’attendaient. Il les assemble et les harangue ; il leur propose, avant toutes choses, de se nommer un chef. Tout le monde jette les yeux sur Hercule, qui s’en défend, et qui déclare qu’il ne souffrira pas que per-