Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/230

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Jason ainsi armé, s’avance vers la ville où la Pléiade tenait sa cour. Arrivé aux portes, il trouve une foule de femmes des plus distinguées qui l’attendaient, et au milieu desquelles il s’avance les yeux modestement baissés, jusqu’à ce qu’il fût introduit dans le palais de la princesse. On le place sur un siège vis-à-vis de la reine, qui le regarde en rougissant, et lui adresse un discours affectueux. Elle lui cache la véritable raison du dénuement d’hommes dans lequel se trouve son île ; elle feint qu’ils étaient passés en Thrace pour une expédition, et que, s’étant attachés à leurs captives, ils avaient fini par se dégoûter de leurs épouses ; qu’alors elles leur avaient fermé leurs ports, qu’elles s’en étaient séparées pour toujours. Ainsi, ajouta-t-elle, rien ne s’oppose à ce que vous et vos compagnons vous vous établissiez parmi nous, et que vous succédiez aux états de Thoas mon père. Allez reporter mes offres aux héros de votre suite, et qu’ils entrent dans nos murs.

Jason remercie la princesse, et accepte une partie de ses propositions, c’est-à-dire, les secours et les approvisionnements qu’elle leur promet : quant au sceptre de Thoas, il l’invite à le garder, non pas qu’il le dédaigne, mais parce qu’une expédition importante l’appelle ailleurs.

Cependant des voitures chargées portent aux vaisseaux les présents de la reine, dont les bonnes dispositions pour les Argonautes sont déjà connues de ceux-ci par le récit que leur a fait Jason. L’attrait du plaisir retient les Argonautes dans l’île, et les attache