Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/243

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sente d’abord le spectacle de trois déesses, Junon, Minerve et Vénus, qui s’intéressent au succès du fils d’Éson. Les deux premières se transportent au palais de Vénus, dont le poète nous fait la description. Junon fait part à Vénus de ses alarmes sur le sort de Jason, qu’elle protège contre le perfide Pélias, qui l’a outragée elle-même. Elle fait l’éloge de Jason, de qui elle n’a qu’à se louer. Vénus lui répond qu’elle est prête à faire tout ce qu’exigera d’elle l’épouse du grand Jupiter. Celle-ci invite Vénus à charger son fils du soin d’inspirer à la fille d’Aëtès un violent amour pour Jason, parce que si ce héros peut mettre dans ses intérêts la jeune princesse, il est sûr du succès de son entreprise. La déesse de Cythère promet d’engager son fils à se prêter aux désirs des deux déesses, et aussitôt elle parcourt l’Olympe pour chercher Cupidon  : elle le trouve dans un verger, qui s’amusait à jouer avec le jeune Ganymède, nouvellement placé aux cieux. Sa mère le surprend et lui donne un tendre baiser ; en même temps elle lui fait part des désirs des déesses, et lui expose les services qu’on attend de lui.

Le jeune enfant, gagné par les caresses de Vénus, et séduit par les promesses qu’elle lui fait, laisse son jeu, prend son carquois qui reposait au pied d’un arbre, et s’arme de son arc. Il sort des portes de l’Olympe, quitte les cieux, traverse les airs et descend sur la Terre.

Cependant les Argonautes étaient encore cachés dans l’ombre des épais roseaux qui bordaient le