Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/276

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est, comme la Balance, une des constellations placées sur les limites qui séparent l’empire des deux principes, c’est-à-dire, ici sur l’équinoxe d’automne. Voilà le véritable serpent dont Ahriman prend les formes dans la fable des Mages, comme dans celle des Juifs, pour introduire le mal dans le Monde : aussi les Perses appellent-ils ce génie malfaisant, l’ Astre Serpent, et le Serpent céleste, le Serpent d’Ève. C’est dans le Ciel qu’ils font cheminer Ahriman, sous la forme de Serpent. Voici ce que dit le Boundesh ou la Genèse des Perses. « Ahriman ou le principe du mal et des ténèbres, celui par qui vient le mal dans le Monde, pénétrera dans le Ciel sous la forme d’une couleuvre, accompagné des dews ou des mauvais génies, qui ne cherchent qu’à détruire. » Et ailleurs : « Lorsque les mauvais génies désolaient le Monde, et que l’ Astre serpent se faisait un chemin entre le Ciel et la Terre, c’est-à-dire, montait sur l’horizon, etc. »

Or, à quelle époque de la révolution annuelle le serpent céleste, uni au Soleil, monte-t-il sur l’horizon avec cet astre ? C’est lorsque le Soleil est arrivé à la Balance, sur laquelle s’étend la constellation du Serpent, c’est-à-dire, au septième signe à partir de l’Agneau, ou au signe sous lequel nous avons vu plus haut que les Mages fixaient le commencement du règne du mauvais principe, et l’introduction du mal dans l’Univers.

La cosmogonie des Juifs ou la Genèse met en scène le Serpent avec l’homme et la femme. Elle lui prête