Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/288

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ingénieuses de la part des théologiens anciens. Ils ont assimilé cette génération, cette croissance et cette décroissance périodique du jour à celle de l’homme, qui, après avoir commencé, s’être accru, et avoir atteint l’âge viril, dégénère et décroît jusqu’à ce qu’enfin il soit arrivé au terme de la carrière que la Nature lui a donnée à parcourir. Le dieu du Jour, personnifié dans les allégories sacrées, fut donc soumis à toutes les destinées de l’homme ; il eut son berceau et son tombeau, sous les noms, soit d’Hercule, soit de Bacchus, soit d’Osiris, etc., soit de Christ. Il était enfant au solstice d’hiver, au moment où le jour commençait à croître : c’est sous cette forme que l’on exposait son image dans les anciens temples, pour y recevoir les hommages de ses adorateurs, « parce qu’alors, dit Macrobe, le jour étant le plus court, ce dieu semble n’être encore qu’un faible enfant. C’est l’enfant des mystères, celui dont les Égyptiens tiraient l’image du fond de leurs sanctuaires tous les ans à un jour marqué. »

C’est cet enfant dont la déesse de Saïs se disait mère, dans l’inscription fameuse où on lisait ces mots : Le fruit que j’ai enfanté est le Soleil. C’est cet enfant faible et débile, né au milieu de la nuit la plus obscure, dont cette vierge de Saïs accouchait aux environs du solstice d’hiver, suivant Plutarque.

Ce dieu eut ses mystères et ses autels, et des statues qui le représentaient dans les quatre âges de la vie humaine.

Les Égyptiens ne sont pas les seuls qui aient cé-