Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/298

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Les auteurs de cette légende n’avaient ni assez d’instruction ni assez de génie pour faire des poèmes tels que les chants sur Hercule, sur Thésée, Jason, Bacchus, etc. D’ailleurs, le fil des connaissances astronomiques était perdu, et l’on se bornait à composer des légendes avec les débris d’anciennes fictions que l’on ne comprenait plus. Ajoutons à tout cela, que le but des chefs de l’initiation aux mystères de Christ était un but purement moral, et qu’ils cherchèrent moins à peindre le héros vainqueur des Géants et de tous les genre de maux répandus dans la Nature, qu’un homme doux, patient, bienfaisant, venu sur la Terre pour prêcher, par son exemple, les vertus dont on voulait enseigner la pratique aux initiés à ses mystères, qui étaient ceux de la lumière éternelle. On le fit donc agir dans ce sens, prêcher et commander les pratiques austères des Esséniens, assez semblables à celles des Brames et des dévots de l’Inde. Il eut ses disciples comme le Sommona-Kodon des Siamois, dieu né aussi d’une vierge par l’action du Soleil, et le nombre de ses apôtres retraça la grande division duodécimale qui se retrouve dans toutes les religions dont le Soleil est le héros ; mais sa légende fut plus merveilleuse qu’amusante, et l’oreille du juif ignorant et crédule s’y montre un peu. Comme l’auteur de la fable sacrée l’avait fait naître chez les Hébreux, il l’assujettit, lui et sa mère, aux pratiques religieuses de ce peuple. Il fut, comme tous les enfants Juifs, circoncis le huitième jour : comme les autres femmes juives, sa mère fut obligée