Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/310

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Voilà, dans le style mystique, l’ agneau qui répare les péchés du Monde.

De même qu’Ahriman ou le chef des Ténèbres avait emprunté les formes de la constellation qui en automne ramenait les longues nuits et les hivers, de même le dieu de la Lumière, son vainqueur, devait prendre, au printemps, les formes du signe céleste sous lequel s’opérait son triomphe. C’est la conséquence toute naturelle qui suit des principes que nous avons adoptés dans l’explication de la fable sur l’introduction du mal par le Serpent. Nous savons d’ailleurs que le génie des adorateurs du Soleil était de peindre cet astre sous les formes et avec les attributs des signes célestes auxquels il s’unissait chaque mois : de là les diverses métamorphoses de Jupiter chez les Grecs, et de Vichnou chez les Indiens. Ainsi, on peignait un jeune homme conduisant un bélier, ou ayant sur ses épaules un bélier, ou armant son front des cornes d’un bélier. C’est sous cette dernière forme que se manifestait Jupiter Ammon. Christ prit aussi le nom et la forme de l’agneau, et cet animal fut l’expression symbolique sous laquelle on le désigna. On ne disait pas le Soleil de l’Agneau, mais simplement l’Agneau, comme a dit souvent du Soleil, du Lion ou d’Hercule, le Lion. Ce ne sont que des expressions différentes de la même idée, et un usage varié du même animal céleste, dans les peintures du Soleil du printemps.

Cette dénomination d’agneau par excellence, donnée à Christ ou au dieu de la Lumière dans son triom-