Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/318

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tomne, lors du passage de cet astre sous le Scorpion.

On en peut dire autant de Bacchus, qui, de l’aveu de tous les anciens, était le même que l’Osiris égyptien et que le dieu Soleil, dont on présentait l’image enfantine à l’adoration du peuple au solstice d’hiver. Bacchus était mis à mort, descendait aux enfers et ressuscitait, et l’on célébrait tous les ans les mystères de sa passion : on appelait ces fêtes, titaniques et fêtes de la nuit parfaite. On suppose que ce dieu fut mis en pièces par les Géants, mais que sa mère ou Cérès réunit ses membres, et qu’il reparut jeune et vigoureux. Pour retracer sa passion, on mettait à mort un taureau, dont on mangeait la chair crue, parce que Bacchus ou le dieu Soleil, peint avec les formes du bœuf, avait été ainsi déchiré par les Titans. Ce n’était point la représentation de l’agneau égorgé, c’était celle du bœuf déchiré et mis en lambeaux, que l’on donnait dans les mystères. En Mingrelie, c’est un agneau rôti que le prince met en pièces avec ses mains, et qu’il distribue à toute sa cour à la fête de Pâques.

Julius Firmicus, qui nous rapporte la légende crétoise sur la vie et sur la mort de Bacchus, et qui s’obstine à en faire un homme, comme il en faisait un de Christ, convient cependant que les Païens expliquaient ces fictions par la Nature, et qu’ils regardaient ces récits comme autant de fables solaires. Il est vrai aussi qu’il se refuse à toutes ces raisons, comme beaucoup de gens se refuseront à nos explications, soit par ignorance, soit par envie de calom-