Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/327

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titre de Sauveur : c’était ce nom que lui donnaient ceux d’Ambracie. On célébrait en son honneur, à Athènes et à Sparte, des fêtes de joie à la pleine lune du printemps, c’est-à-dire, à cette pleine lune à laquelle la fête de l’agneau ou la pâque est fixée chez les Juifs et chez les Chrétiens.

C’était vers le commencement du printemps que les Tschouvaches, peuples du nord, sacrifiaient au Soleil. La fête la plus solennelle des Tatars est le jour ou celle du printemps. Celle des Kalmoucks tombe à la première lune d’Avril ; ils appellent ce premier jour équinoxial, et cette fête, le jour blanc. Dans toutes les îles de la Grèce, on célébrait des fêtes en l’honneur de l’aimable dieu du printemps, du vainqueur de l’hiver et du serpent Python, et ces fêtes s’appellent des fêtes de félicitation, en réjouissance du salut, dit Eusthate.

Il serait inutile de multiplier davantage les exemples de semblables fêtes de joie, célébrées dans tout notre hémisphère, en mémoire du fameux passage du Soleil vers nos régions, et en réjouissance des bienfaits qu’il répand par sa présence.

Nous avons suffisamment prouvé que presque partout ces fêtes de joie étaient précédées de quelques jours de deuil, durant lesquels on pleurait la mort du Soleil personnifié, avant de chanter son retour vers nous, ou allégoriquement sa résurrection et son triomphe sur le prince des Ténèbres et sur le génie de l’hiver. Les Phrygiens appelaient ces fêtes, les fêtes du réveil du Soleil, qu’ils feignaient endormi