Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/350

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Mais le principe lumière, en s’unissant au Soleil et en se communiquant par cet organe à l’Univers sensible, vint chasser les ténèbres et les longues nuits d’hiver par sa lumière, et par sa chaleur, bannir le froid qui avait enchaîné la force féconde que le printemps, tous les ans, imprime à tous les éléments. Voilà le réparateur que toute la Terre attend, et c’est sous la forme ou sous le signe de l’Agneau, à Pâques, qu’il consomme ce grand ouvrage de la régénération des êtres.

On voit donc encore ici que les Chrétiens n’ont rien dans leur théologie qui leur appartienne, et que tout ce qui tient aux subtilités de la métaphysique, ils l’ont emprunté des philosophes anciens, et surtout des Platoniciens. Leur opinion sur le spiritus ou sur l’âme du Monde, et sur l’intelligence universelle, connue sous le nom de verbe ou de sagesse de Dieu, était un dogme de Pythagore et de Platon. Macrobe nous a donné un morceau de théologie ancienne ou de platonicisme, qui renferme une véritable trinité, dont celle des Chrétiens n’est que la copie. Il dit que le Monde a été formé par l’âme universelle : cette âme répond à notre spiritus ou esprit. Les Chrétiens, en invoquant leur Saint-Esprit, l’appellent aussi le créateur : Veni, creator Spiritus, etc.

Il ajoute que de cet esprit ou de cette âme procède l’intelligence qu’il appelle mens. C’est ce que nous avons prouvé plus haut être l’intelligence universelle, dont les Chrétiens ont fait leur logos ou Verbe, sagesse de Dieu ; et cette intelligence, il la fait naître