Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/390

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pour s’en convaincre, de lire le rituel de nos prêtres, et l’on verra que le magicien le plus impudent ne fait pas des promesses plus hardies que celles qu’ils font, et n’a pas des formules de prières plus variées, pour soulager tous nos maux, que celles que contiennent leurs livres.

Une religion qui ne procurerait ou ne promettrait aucun secours à l’homme ne ferait guère fortune. Donnez-nous notre pain quotidien et délivrez-nous du mal, disent les Chrétiens à leur dieu. Tout le culte se réduit là en dernière analyse.

C’est l’Illinois qui va se laver tous les jours à la rivière, et qui, après s’être jeté de l’eau et du sable sur la tête, prie son Dieu, et lui dit : « Mon dieu, donnez-moi aujourd’hui du riz et des ignames ; donnez-moi des esclaves et des richesses ; donnez-moi de la santé. »

il a aussi ses fétiches, qu’il invoque dans ses différents besoins. C’est sur l’autel du fétiche qu’il met des pots vides lorsqu’il demande de la pluie, qu’il place un sabre ou un poignard pour obtenir la victoire, et qu’il dépose un petit ciseau lorsqu’il a besoin de vin de palmier. Si l’idole est sourde, alors il a recours au devin pour faire le tokke, cérémonie par laquelle on obtient tout des dieux.

Les Nègres de Juida ont aussi leurs fétiches. Ils s’adressent à certains grands arbres pour obtenir la guérison de leurs maladies, et en conséquence ils font des offrandes de pâte de millet, de maïs et de riz, car tout culte est un véritable échange entre l’homme et ses dieux ; dont le prêtre est l’entremet-