Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/419

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dre à nous régénérer par les vertus républicaines et à substituer l’empire de la raison à celui du prestige, n’est-elle donc pas un grand fléau dont on doit s’empresser de préserver la France ? Car qui peut compter sur la liberté de son pays quand il y reste encore un prêtre ? que dis-je ? quand l’esprit sacerdotal dirige encore toute l’éducation de la race future ? quand le catéchisme est le seul code de sagesse et de morale qu’on mette entre les mains du plus grand nombre des enfants, et quand les écoles républicaines s’appellent publiquement écoles du Diable ? Aussi sont-elles désertes, tandis que les écoles du fanatisme et du royalisme sont fréquentées par une foule d’élèves, et le gouvernement sommeille au milieu des dangers qui environnent de toutes parts le berceau de la génération qui va nous succéder. Je ne prétends pas au reste appeler la persécution contre les prêtres ; mais je veux qu’on leur ôte toute leur influence sur la morale : elle ne peut que s’altérer dans des canaux aussi impurs, et par son mélange à des dogmes aussi absurdes que ceux qu’ils enseignent. La liberté et la raison ne sauraient s’allier avec leurs maximes : comme les harpies, ils salissent tout ce qu’ils touchent. Je ne demande point qu’on les déporte, mais qu’on arrache aux mains de ces imposteurs l’espérance de la patrie ; qu’ils ne flétrissent plus de leur souffle les premières fleurs de la raison de nos enfants, sous prétexte de les préparer à leur première communion.

Plus nous avons donné de licence aux religions en les tolérant toutes, au lieu de proscrire celles qui sont