Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/475

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faut changer ou détruire. Ménageons le peuple trompé, mais point de grâce à ceux qui le trompent : le métier d’imposteur doit être proscrit d’une terre libre. Qu’on se rappelle les maux que cette religion a faits par ses ministres et ses pontifes, et les désordres qu’elle a introduits dans les divers empires par la résistance de ces prêtres à l’autorité légitime, et l’on verra que ce qui arrive de nos jours, n’est pas un écart momentané et un abus de quelques hommes, mais l’esprit de l’Église, qui veut partout dominer, et qui trouve dans la doctrine de son Évangile le fondement même de son ambition à côté des maximes d’humilité. C’est là qu’on remarque ces mots : « Tout ce que vous aurez lié sur la Terre sera lié dans le Ciel ; et tout ce que vous aurez délié sur la Terre sera aussi délié dans le Ciel. » Le Ciel obéit donc aux volontés du prêtre, et le prêtre à son ambition, parce qu’il est un homme qui a toutes les passions des autres hommes. Jugeons par-là de l’étendue de ses prétentions et de l’empire qu’il s’arroge ici-bas. Aussi était-ce le prêtre qui posait la couronne sur la tête des rois, et qui déliait les peuples du serment de fidélité. Nos anciens druides en faisaient autant. C’est cette puissance colossale qu’ils regrettent aujourd’hui, et c’est au nom de la religion qu’ils la réclament, dussent-ils ne la relever que sur les cendres fumantes de l’Univers. Mais, je l’espère, cette puissance va finir comme tous les fléaux qui n’ont qu’un temps, et elle ne laissera après elle, comme la foudre, qu’une odeur infecte.