Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/479

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secte, que sont sortis tous les maux que le christianisme a faits aux sociétés. L’histoire de l’Église, depuis son origine jusqu’à nos jours, n’est que le tableau sanglant des crimes commis contre l’humanité au nom de Dieu, et les deux Mondes ont été et seront encore longtemps tourmentés par les accès de cette rage religieuse, qui prend sa source dans le dogme de l’Évangile, qui veut qu’on force d’entrer dans l’Église celui qui s’y refuse : de là sont partis les massacres de la Saint-Barthélemy, ceux des habitants du Nouveau-Monde : de là a été lancée la torche qui a allumé les bûchers de l’Inquisition. Il suffit, pour prouver combien cette secte est horrible, de la peindre telle qu’elle s’est toujours montrée, depuis Constantin, où elle commença à être assez puissante pour persécuter, jusqu’à l’affreuse guerre de la Vendée, dont les étincelles se rallumeraient encore si les victoires des républicains et leur amour pour l’humanité ne comprimaient en ce moment ce feu caché sous le manteau du prêtre.

Sans la journée si nécessaire du 18 fructidor, le soleil eût éclairé des forfaits encore plus grands et plus de massacres commis au nom de Dieu par les prêtres, que tous ceux dont l’Histoire ait donné le spectacle affreux. Et l’on s’obstine à vouloir une religion et des prêtres ! Sans les mesures prises contre eux, nos prêtres auraient fait oublier les sanglants effets de la rabia papale, qui dans le schisme d’Occident, au quatorzième siècle, fit égorger cinquante mille malheureux ; les massacres de la guerre des