Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/512

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se couche à son lever, sur la bête aux cornes d’agneau, ou Méduse, qui se lève à son coucher : ce sont là les divers tableaux qu’il met en spectacle, et qu’il enchâsse dans un cadre merveilleux et tout allégorique. Après avoir fait passer en revue la partie des constellations, qui déterminent l’époque du temps où tous les ans la nature se renouvelle lorsque le Soleil atteint le signe de l’Agneau, l’auteur de l’Apocalypse trace une suite d’événements, dans lesquels on voit les prédictions qu’il avait tirées du livre de la fatalité, enfin se réaliser. Tout s’exécute dans le même ordre qu’il l’a prédit plus haut.

C’est à la suite de ces fléaux qu’arrive le grand jugement, fiction que nous avons trouvée dans Platon, et qui tenait à la mystagogie orientale. Dès-là qu’on avait imaginé des récompenses et des peines, il était bien naturel de supposer que la justice présiderait à cette distribution, et que le grand juge traiterait chacun selon ses œuvres. Ainsi les Grecs crurent au jugement de Minos. Les Chrétiens jusqu’ici n’ont rien inventé ; ils ont copié les dogmes des anciens chefs d’initiation. L’effet de ce jugement était de séparer le peuple d’Ormusd de celui d’Ahriman, et de faire marcher chacun d’eux sous les étendards de son chef, les uns vers le Tartare, les autres vers l’Élysée ou vers le séjour d’Ormusd. C’est là le sujet des derniers chapitres, à commencer au dix-septième. Le mauvais principe y figure, comme dans la théologie des Perses, sous la forme monstrueuse du Serpent, que prenait Ahriman dans cette théologie. Il livre des