Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/519

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

leil : là habitent des peuples vertueux, et leur bonheur n’aura pas de fin. » Je ne pense pas qu’on soit tenté de croire inspirée par Dieu cette prophétesse des Scandinaves. Pourquoi regarderait-on davantage comme inspiré l’auteur de la prophétie des Chrétiens de Phrygie ou de la révélation du prophète Jean ? Car ce sont absolument les mêmes idées mystagogiques que nous avons vu consacrées dans la théologie des Mages, dont Théopompe nous a donné un précis longtemps avant qu’il y eût des Chrétiens.

Nous avons un morceau précieux de cette théologie dans le vingt-quatrième discours de Dion Chrysostôme, où le système de l’embrasement du Monde et de sa réorganisation est décrit sous le voile de l’allégorie. On y remarque le dogme de Zénon et d’Héraclite, sur la transfusion ou sur la métamorphose des éléments l’un dans l’autre, jusqu’à ce que l’élément du feu vienne à bout de tout convertir en sa nature. Ce système est celui des Indiens, chez qui Vichnou fait tout rentrer dans sa substance, pour en tirer ensuite un nouveau Monde. Dans tout cela on ne voit rien de surprenant ni d’inspiré, mais tout simplement une opinion philosophique comme tant d’autres. Pourquoi la regarderait-on chez nous comme une vérité révélée ? Est-ce parce qu’elle se trouve dans un livre réputé sacré ? Cette fiction, dans Dion Chrysostôme, est revêtue d’images aussi merveilleuses que celles de l’Apocalypse. Chacun des éléments est représenté par un cheval qui porte le nom de cheval du dieu qui préside à l’élément. Le premier