Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/521

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tour de sa borne. Il suffit de remarquer ici que Vesta est le nom que Platon donne à la Terre et au feu central qu’elle contient. Il la représente aussi immobile au milieu du Monde. Ainsi la Terre, placée au centre, voit s’élever au dessus d’elle trois couches concentriques d’éléments, dont la vitesse est en raison inverse de leur densité. Le plus subtil, comme le plus rapide, c’est l’élément du feu, figuré par le premier cheval ; le plus pesant est la Terre, stable et fixe au centre du Monde, et figurée par un cheval immobile, autour duquel tournent les trois autres dans des distances et des vitesses qui vont en croissant à proportion de leur distance au centre. Ces quatre chevaux, malgré la différence de leur tempérament, vivent en bonne intelligence ; expression figurée qui énonce ce principe si connu des philosophes, que le Monde se soutient par la conduite et par l’harmonie des éléments.

Cependant, après bien des tours, le souffle vigoureux et chaleureux du premier cheval tombe sur les autres et surtout sur le dernier : il brûle sa crinière et toute la parure dont il semblait s’enorgueillir. C’est cet événement, disent les Mages, que les Grecs ont chanté dans la fable de Phaéton : nous l’avons expliquée dans notre grand ouvrage.

Plusieurs années après, le cheval de Neptune, s’agitant très fortement, se couvrit d’une sueur qui inonda le cheval immobile attelé près de lui. C’est le déluge de Deucalion, que nous avons aussi expliqué.

Ces deux fictions expriment un dogme philoso-