Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/523

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Monde détruit et renouvelé, et remplacé par un meilleur ordre de choses. C’est ce dogme qui fait la base de la quatrième églogue de Virgile et des fictions des Indiens sur le retour de l’âge d’or. On le retrouve dans le troisième livre des questions naturelles de Sénèque.

Dans la théologie des Indiens, écrite absolument dans le même style que ce morceau de la théologie des Mages, on suppose qu’après la destruction totale de l’Univers, Dieu, qui était resté comme une flamme ou même une lumière, voulut que le Monde reprît son premier état, et il procéda à la reproduction des êtres. Nous ne suivrons pas plus loin le parallèle de toutes ces opinions philosophiques que chacun des mystagogues a rendues à sa manière. Nous nous bornons à cet exemple, qui suffit pour nous donner une idée du génie allégorique des anciens sages de l’Orient, et pour justifier l’usage que nous avons fait des dogmes philosophiques qui nous sont connus, pour découvrir le sens de ces fictions monstrueuses de la mystagogie orientale. Cette manière d’instruire les hommes, ou plutôt de leur en imposer sous prétexte de les instruire, est aussi éloignée de nos mœurs, que l’écriture hiéroglyphique est différente de notre écriture, et que le style de la science sacrée l’est de celui de la philosophie de nos jours. Mais tel était le langage que l’on tenait aux initiés, dit l’auteur de la cosmogonie phénicienne, afin d’exciter par-là l’étonnement et l’admiration des mortels. C’est ce même génie, comme nous l’avons vu, qui a présidé à la ré-