Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/525

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on a le plus abusé, sous le nom de fin du Monde ; car tout a paru bon aux prêtres pour effrayer les hommes et pour les tenir dans leur dépendance. Quoique jamais cette menace ne dût se réaliser, on la craignait toujours, et c’était assez. Il est vrai que les hommes n’en devenaient guère meilleurs. Si par hasard on osait fixer l’époque de cette catastrophe, on en était quitte pour la remettre à un autre temps, et le peuple n’en était pas moins dupe ; car tel est toujours son sort quand il s’abandonne aux prêtres : de là ces frayeurs perpétuelles dans lesquelles on le tint durant les premiers siècles de l’Église, et ces funestes craintes de la fin du Monde, que l’on croyait toujours prochaine : on la remit ensuite au onzième siècle ou à l’an mille de l’ère des Chrétiens. On a, jusque dans les derniers siècles, réveillé cette chimère qui n’effraie plus personne, pas même sous la forme de comète, que de nouveaux charlatans lui ont donnée. C’est à la philosophie, aidée de l’érudition, à dévoiler l’origine de ces fables, à analyser ces récits merveilleux, et à en marquer surtout le but. C’est ce que nous avons fait dans cet ouvrage.


FIN.