Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/53

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Si nous passons dans l’Amérique, tout nous présente sur la terre une scène nouvelle, tant dans l’ordre physique que dans l’ordre moral et politique. Tout y est nouveau : plantes, quadrupèdes, arbres, fruits, reptiles, oiseaux, mœurs, usages. La religion seule est encore la même que dans l’ancien Monde : c’est toujours le Soleil, la Lune, le Ciel, les Astres, la Terre et les Éléments qu’on y adore.

Les Incas du Pérou se disaient fils du Soleil ; ils élevaient des temples et des autels à cet astre, et avaient institué des fêtes en son honneur : il y était regardé, ainsi qu’en Égypte et en Phénicie, comme la source de tous les biens de la Nature. La Lune, associée à son culte, y passait pour la mère de toutes les productions sublunaires ; elle était honorée comme la femme et la sœur du Soleil. Vénus, la planète la plus brillante après le Soleil, y avait aussi ses autels, ainsi que les météores, les éclairs, le tonnerre, et surtout la brillante Iris ou l’arc-en-ciel. Des vierges étaient chargées, comme les Vestales à Rome, du soin d’entretenir le feu sacré perpétuel.

Le même culte était établi au Mexique, avec toute la pompe que donne à sa religion un peuple instruit. Les Mexicains contemplaient le Ciel, et lui donnaient le nom de Créateur et d’admirable ; il n’y avait point de partie un peu apparente. dans l’Univers qui n’eût chez eux ses autels et ses adorateurs.

Les habitants de l’isthme de Panama, et de tout ce qu’on appelle terre-ferme, croyaient qu’il y a un Dieu au Ciel, et que ce Dieu était le Soleil, mari de