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CHAPITRE III.

De l’Univers animé et intelligent.




Avant de passer aux explications de notre système et aux résultats qu’il doit donner, il est bon de considérer dans l’Univers tous les rapports sous lesquels les Anciens l’ont envisagé.

Il s’en faut de beaucoup qu’ils n’aient vu dans le Monde qu’une machine sans vie et sans intelligence, mue par une force aveugle et nécessaire. La plus grande et la plus saine partie des philosophes ont pensé que l’Univers renfermait évidemment le principe de vie et de mouvement que la Nature avait mis en eux, et qui n’était en eux que parce qu’il existait éternellement en elle, comme dans une source abondante et féconde dont les ruisseaux vivifiaient et animaient tout ce qui a vie et intelligence. L’homme n’avait pas encore la vanité de se croire plus parfait que le Monde, et d’admettre dans une portion infiniment petite du grand Tout, ce qu’il refusait au grand Tout lui-même ; et dans l’être passager, ce qu’il n’accordait pas à l’être toujours subsistant.

Le Monde paraissant animé par un principe de vie qui circulait dans toutes ses parties, et qui le tenait dans une activité éternelle, on crut donc que l’Uni-