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Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/83

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prêtres avaient établi un commerce qui a fait tous les malheurs de l’homme et sa honte. Il reste donc démontré d’après l’énumération que nous venons de faire des opinions religieuses des différents peuples du Monde, que l’Univers et ses parties ont été adorés, non-seulement comme causes, mais encore comme causes vivantes, animées et intelligentes, et que ce dogme n’est pas celui d’un ou de deux peuples, mais que c’est un dogme universellement répandu par toute la Terre. Nous avons également vu quelle a été la source de cette opinion : elle est née du dogme d’une ame unique et universelle, ou d’une ame du Monde, souverainement intelligente, disséminée sur tous les points de la matière, où la Nature exerce comme cause quelqu’action importante, ou produit quelqu’effet régulier, soit éternel, soit constamment reproduit. La grande cause unique ou l’Univers-Dieu se décomposa donc en une foule de causes partielles, qui furent subordonnées à son unité, et qui ont été considérées comme autant de causes vives et intelligentes de la nature de la cause suprême, dont elles sont, ou des parties, ou des émanations. L’Univers fut donc un dieu unique, composé de l’assemblage d’une foule de dieux qui concouraient comme causes partielles à l’action totale qu’il exerce lui-même, en lui-même et sur lui-même. Ainsi se forma cette grande administration, une dans sa sagesse et sa force primitive, mais multipliée à l’infini dans ses agents secondaires, appelés dieux, anges, génies, etc., et avec lesquels on a cru