Page:Dupuis - Abrégé de l’origine de tous les cultes, 1847.djvu/98

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commune. Deux effets aussi opposés leur ont paru exiger deux causes également opposées dans leur nature et dans leur action. « Ce dogme, ajoute Plutarque, a été généralement reçu chez la plupart des peuples, et surtout chez ceux qui ont une plus grande réputation de sagesse. Ils ont tous admis deux dieux, de métier différent, pour me servir de cette expression, dont l’un faisait le bien, et l’autre le mal qui se trouve dans le Monde. Ils donnaient au premier le titre de Dieu par excellence et à l’autre celui de Démon. »

Effectivement, nous voyons dans la cosmogonie ou Genèse des Hébreux, deux principes, l’un appelé Dieu, qui fait le bien, et qui, à chaque ouvrage qu’il produit, répète qu’ il voit que ce qu’il a fait est bon ; et après lui vient un autre principe, appelé Démon ou diable, et Satan, qui corrompt le bien qu’a fait le premier, et qui introduit le mal, la mort et le péché dans l’Univers. Cette cosmogonie, comme nous le verrons ailleurs, fut copiée sur les anciennes cosmogonies des Perses, et ses dogmes furent empruntés des livres de Zoroastre, qui admet également deux principes, suivant Plutarque, l’un appelé Oromaze, et l’autre Ahriman. « Les Perses disaient du premier qu’il était de la nature de la lumière, et de l’autre, qu’il était de celle des ténèbres. Chez les Égyptiens, le premier s’appelait Osiris, et le second Typhon ; ennemi éternel du premier. »

Tous les livres sacrés des Perses et des Égyptiens contiennent le récit merveilleux et allégorique des di-