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les parques

Leurs grands corps, mesurant les bornes de l’espace,
Dressent leur nudité virginale, qui passe
L’ineffable blancheur des neiges que le vent
Par coups d’aile rythmés trie en les soulevant.



Quelle image idéale empruntée à la terre
Peut rendre cet éclat pâle et plein de mystère,
Fait à la fois d’horreur et de sérénité
Dont brille vaguement l’auguste Trinité ?



À leur forme impeccable on dirait trois statues ;
À leur candeur étrange on les croirait vêtues
Du reflet sidéral que versent les cieux froids
Sur la mer ténébreuse aux plis semés d’effrois.



L’une d’elles, Clotho, les reins cambrés, supporte
Dans ses bras ramenés sur sa poitrine forte
Le fardeau de toison qui sort incessamment
D’une urne formidable au fond du firmament.