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moment de ses éclipses qu’ils souffrent le plus [1]. On appelle catéchumènes ceux qui, avant le baptême, sont instruits des articles de la foi.

VI. Nous remplissons cette charge lorsque, par nos prières, nous chassons d’un homme le poison du diable. Le Christ exerça cet office quand il chassa sept démons de Marie-Madeleine.


CHAPITRE VII.
DE L’ACOLYTE.


I. Αϰὼλνθοι, qui est un mot grec, se dit en latin céroféraires ou allumeurs des lampes et des cierges. Ils ont été créés à l’exemple d’Aaron et de ses fils, qui servaient dans le temple,

  1. Le trait suivant d’un fragment d’homélie de saint Eloi, évêque de Noyon, nous donna lieu de faire une note que l’on nous permettra d’insérer ici, d’autant plus qu’elle ne peut mieux rencontrer sa place, après le trait qui nous l’inspira. [Quia Deus ad hoc lunam fecit, ut tempora designet… non ut alicujus opus impediat, aut dementem faciat hominem, sicut stulti putant, qui a dæmonibus invasos a luna pati arbitrantur, etc.] « Dieu a fait ainsi la lune, afin de marquer les temps et de tempérer les ténèbres de la nuit, et non pour empêcher personne de se livrer à ses travaux, ou pour rendre les hommes fous, comme les sots le pensent, eux qui croient que les démoniaques souffrent à cause de la lune ; etc. » On croyait que les démoniaques subissaient l’influence de la lune, parce qu’ils souffraient ordinairement davantage pendant la pleine lune qu’en tout autre temps, et cela, disait-on, à cause de ce que, le cerveau étant plus rempli d’humeurs, il est plus facilement agité et troublé. C’est pourquoi on appelle les démoniaques lunatici, lunatiques en latin et en français, en grec σεληνιαϰοι. Le démoniaque dont parlent saint Marc et saint Luc (cap. ix) est nommé lunatique par saint Mathieu (cap. xvii). Cependant Euthymius donne un autre sens à ce mot que celui de l’Évangile ; il est plutôt fondé sur la malignité du démon que sur sa nature. « Saint Mathieu, dit-il, donne à ce démoniaque le nom de lunatique (*), parce que quelques démons, observant le temps de la nouvelle lune, s’emparaient de plusieurs hommes, afin que, la lune paraissant ainsi être la cause de leur mal, le peuple en prît occasion de calomnier et d’accuser la bonté du Créateur. » C’est un des innombrables artifices dont le démon s’est servi et se sert chaque jour pour tromper l’homme ; mais ce qu’il a pu faire de plus extraordinaire et de plus dangereux, c’est d’avoir

    (*).  On entend par le mot lunatique un homme dont le caractère est aussi mobile et aussi changeant que les phases de la lune, et non, comme le croyaient les païens, une personne que les diverses révolutions de cet astre rendent malade ou insensée.