Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/142

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même temps (sept fois) la table de l’autel, avec de l’hysope en guise de goupillon, et avec de l’eau bénite. Il asperge encore de nouveau l’église et répand le reste de l’eau au pied de l’autel ; ensuite, on fait quatre croix avec le chrême aux quatre angles du tombeau dans lequel les reliques doivent être renfermées, et on les met dans un petit coffre ou une petite châsse (capsella), avec trois grains d’encens, et on les enferme en cet état dans le sépulcre. Ensuite, on met dessus ce tombeau sa tablette revêtue du signe de la croix qu’on a tracé au milieu ; après cela, on adapte à l’autel la pierre (qu’on appelle sa table) ; et quand cela est fait, on l’arrose d’huile en cinq endroits et on l’oint ensuite du chrême, de la même manière qu’on a dit pour l’huile. On confirme aussi l’autel sur le devant où est la croix avec le chrême, et on l’encense en cinq endroits. Après cela, on couvre l’autel et on le revêt de linges blancs, et enfin on célèbre dessus le sacrifice de la messe. Maintenant, parlons par ordre de chacune des choses en particulier qui ont été dites plus haut.

V. Premièrement donc, il est à remarquer que l’on consacre l’autel par le moyen de l’onction avec le chrême et par la bénédiction, et qu’il est seulement de pierre tout entier. Or, le pontife, se tenant debout, commence en ces termes : « Dieu, viens à mon aide, » parce que le Seigneur lui-même, dit : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire. »

VI. Et comme la dédicace représente ceux qu’on doit baptiser, et qui, après avoir reçu la foi, se préparent au combat, et sont encore au milieu des soupirs et des escarmouches de ce propos, voilà pourquoi on ne dit pas allelu-ia. Car ceux qui ne sont pas baptisés ne méritent pas les éloges des anges ; ce qui a fait dire à [saint] Thomas : On chantera allelu-ia dans les places de sa cité. » Mais, après qu’on a accompli la consécration de l’église ou de l’autel, on chante allelu-ia, parce qu’après qu’on en aura chassé les spectres des démons, Dieu y sera loué. Car le Christ, en s’avancant vers l’autel de la croix, dé-