Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/164

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quelle il a été vaincu, sache qu’il est dès-lors à un autre (alienum), c’est-à-dire qu’il lui est devenu étranger (alienatum).

XIII. On fait aussi, selon lui, l’onction à la poitrine en invoquant la Trinité, afin qu’il ne reste aucune trace de l’ennemi cachée dans le cœur de l’homme, mais que, par la foi de la sainte Trinité, son ame soit affermie, reçoive et ait l’intelligence des commandements de Dieu. Donc, tout fidèle est oint deux fois : premièrement d’huile ; ensuite, de la même manière, deux fois du chrême. Premièrement, dans le baptême, au sommet de la tête ; secondement, après le baptême, sur le front, lors de la confirmation, parce que l’Esprit fut encore deux fois donné aux Apôtres, comme on le dira dans la sixième partie, à l’article du Samedi saint. En quatrième lieu, nous devrions parler de l’onction que fait l’évêque sur le front du baptisé ; mais on traitera de cela dans la sixième partie, à l’article du Samedi saint.

XIV. En cinquième lieu, pour ce qui concerne l’onction de ceux qu’on doit ordonner, il est à remarquer que les mains du prêtre sont ointes par l’évêque, afin qu’il connaisse que, dans ce sacrement, il reçoit de l’Esprit saint la vertu et la grâce de consacrer. Voilà pourquoi l’évêque, en lui oignant les mains, lui dit : « Seigneur, daigne consacrer et sanctifier ces mains par cette onction et par notre bénédiction, afin que tout ce qu’elles consacreront soit consacré, et que tout ce qu’elles béniront soit béni au nom du Seigneur. » Et voilà pourquoi les personnes dévotes baisent les mains des prêtres aussitôt après leur ordination, car elles croient que, par là, elles participent à leurs prières et à leurs bonnes œuvres. Et on oint les mains des prêtres d’huile consacrée, parce qu’ils doivent, selon leurs forces, exercer envers tous les œuvres de la miséricorde. Car les mains désignent les œuvres, l’huile la miséricorde. Voilà pourquoi le Samaritain, en pansant le blessé, versa sur ses plaies du vin et de l’huile. On les oint encore d’huile, afin qu’ils soient purs pour offrir à Dieu l’hostie pour