Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/166

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des personnes qui sont dans l’Église et de celles qui sont dehors ; car, de même que la courtine tire après elle une autre courtine, ainsi le fidèle doit attirer à sa suite un infidèle à la foi, et il faut que celui qui l’écoute, en apprenant et en croyant, lui dise : « Viens, » en le préconisant. Et on consacre avec ce parfum (le chrême) la tête et les mains de l’évêque ; car, par la tête, on entend l’ame, selon cette parole de l’Évangile : « Oins, c’est-à-dire humilie ta tête et lave ta figure [ta conscience] avec tes larmes. » Les mains désignent les bonnes œuvres, selon ces mots qu’on lit dans les Cantiques : « Mes mains, qui sont mes bonnes œuvres, ont distillé la myrrhe, c’est-à-dire ont donné aux autres le bon exemple. »

XVII. Et l’on oint la tête du baume de la charité. Premièrement, afin que l’évêque chérisse Dieu de tout son cœur, et de tout son esprit, et de toute son ame ; et aussi, à l’exemple du Christ, son prochain comme lui-même, c’est-à-dire autant que lui-même. L’huile sur la tête, c’est la charité dans l’ame, selon saint Grégoire. Secondement, l’onction de la tête marque l’autorité et la dignité, parce qu’on consacre non-seulement l’évêque, mais aussi le roi. Troisièmement, afin de montrer par là qu’il représente (comme son vicaire) la personne du Christ, celui dont il est dit par le prophète : « Sicut unguentum in capite, etc. » Or, la tête de l’homme, c’est le Christ ; la tête du Christ, c’est Dieu, qui dit de lui-même : « L’esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint et m’a envoyé évangéliser les pauvres. » Donc le Christ, notre chef (caput), est oint de l’huile invisible ; il fait appel à l’Eglise universelle en toute occasion et pour tout, et l’évêque n’a ce pouvoir que pour ce qui lui a été confié.

XVIII. On oint les mains pour conférer le ministère et la charge de l’épiscopat. Car on oint d’huile les mains qui désignent les œuvres, et cette huile c’est le chrême de la piété et de la miséricorde. Premièrement, afin que l’évêque fasse du bien à tous, mais surtout aux serviteurs (domesticos) de la foi,