Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/172

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qui aura servi à cela. Mais, s’il meurt, on ne lavera pas son corps, à cause de l’onction récente. Que si le malade est à l’article de la mort, on l’oindra à la hâte, de peur qu’il ne meure sans avoir reçu l’onction. Il y a encore certains hommes qui, par un esprit de pénitence, sur le point de mourir, revêtent le cilice et se couchent sur la cendre, comme on le dira dans la sixième partie, à la quatrième férié, en tête des Jeûnes.

XXVI. Neuvièmement, le cimetière, qui se réjouit (gaudet) de posséder les mêmes privilèges que l’église, est consacré et béni, comme le Seigneur bénit, par les mains de ses serviteurs Abraham, Isaac et Jacob, la terre qu’ils avaient achetée aux fils d’Ebron pour servir à leur sépulture. Et on le bénit, afin que désormais ce lieu cesse d’être l’habitation des esprits immondes, et que les corps des fidèles y reposent en paix jusqu’au jour du jugement, à moins qu’on y ait inhumé les corps des païens ou des infidèles, ou même des excommuniés ; et alors on ne le bénit qu’après les avoir jetés hors de là.

XXVII. Il est aussi à remarquer que les linges (pallœ d’où palle) de l’autel, les vêtements sacerdotaux et les ornements ecclésiastiques de toute sorte doivent être bénis, car nous lisons que Moïse, d’après le précepte du Seigneur, consacra le tabernacle par de saintes prières, ainsi que la table et l’autel, et les vases et les ustensiles nécessaires à l’accomplissement du culte divin. Si donc les Juifs, qui étaient esclaves, faisaient cela à l’ombre de la loi et de l’avenir (Héb., viii et x cap.), combien plus nous, à qui la vérité a été manifestée par le Christ, devons-nous en agir ainsi et faire consacrer les vases du culte divin par l’évêque et non par les curés (coepiscopos). C’est pourquoi on lit dans l’Exode, à l’avant-dernier chapitre : « Moïse bénit tous les vases nécessaires au service du culte. » Et, si on ajoute au vêtement consacré un petit morceau ou un fil, il est prouvé par le témoignage du droit (Argu. instit. de re. divi., § Cum ex aliena, et § Qui tamen extra de consecr, eccle, quod in dubiis) que nous ne devons pas pour cela réité-