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LIVRE DEUXIÈME.


CHAPITRE PREMIER.
DES MINISTRES ET DES DIGNITÉS DE L’ÉGLISE, ET DE LEURS DEVOIRS.


I. Dans cette seconde partie, nous avons l’intention de traiter des ministres et des dignités de l’Église, et de leurs devoirs. Nous poserons avant tout, en principe, qu’il y a trois sectes[1] fameuses, à savoir : les Gentils, les Hébreux et les Chrétiens. La première est une secte d’erreur ; la seconde, de vérité ; la troisième, de vérité et de salut. Dans la première, nous faisons naufrage ; dans la seconde, nous sommes arrachés du péril ; dans la troisième, nous sommes sauvés. La première secte (secta) tire son nom de sectare (couper), parce qu’elle nous retranche, c’est-à-dire nous sépare de Dieu ; la seconde et la troisième sectes sont ainsi appelées (secta), de sectare (rechercher et posséder), parce qu’elles éclairent, sauvent et délivrent. Les personnes tant séculières qu’ecclésiastiques, parmi les chrétiens, sont prises et tirées des deux autres sectes, qui sont l’hébraïque et la païenne. Or, de même qu’il y a parmi nous deux sortes de personnes, à savoir : les laïques et les ecclésiastiques, il en était ainsi chez les Gentils et les Hébreux.

II. Chez les Gentils, les personnes séculières étaient le monarque ou l’empereur romain ; les patriciens, que l’on appelait

  1. Secta, dit Durand ; c’est pour nous conformer au strict mot à mot que nous traduisons secta par secte. Ici, ce mot a le sens de part, portion, et non pas de secte dans l’acception mystique des branches séparées du tronc nourricier de l’arbre de vie.