Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/187

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main, cette paix qui n’aura jamais de fin. On donne encore au Christ le nom ineffable du tetragrammaton, c’est-à-dire des quatre lettres, qui sont ioth, he, vau, heth, qui sont gravées au dedans de nous-mêmes. Mais c’est parler à la légère que d’appeler ineffable Dieu, que non-seulement on ne peut nommer de ce nom (fari), mais qu’on ne doit encore invoquer, en le prononçant, que dans les circonstances difficiles, ou bien parce que le sens que ce mot renferme ne peut être suffisamment expliqué. Voici comment on l’interprète : ioth principe, he celui-ci, vau de la passion, heth de la vie, comme si l’on disait en quelque sorte : « Celui-ci est le principe de la vie, de la passion. » Le génitif, selon la coutume des Grecs, est employé ici pour l’ablatif, passionis pour passione, c’est-à-dire : par la passion (Celui-ci est le principe de la vie par sa passion). Mais nous ne pouvons pénétrer (intueri) comment notre vie découle de sa mort. On parlera de cela dans la troisième partie, au chapitre des Ornements de l’ancienne loi.

IX. Or, ce nom Dieu est propre au Père, au Fils et à l’Esprit saint, comme on le lit dans le symbole de saint Athanase, quoique aussi il s’étende parfois à d’autres personnes, selon cette parole : « Tu ne parleras point mal des dieux (les juges). » Et ailleurs : « Donne cela aux dieux (les prêtres ou les juges). » Et l’Apôtre dit : « Car encore qu’il y en ait qui soient appelés dieux (gar les païens) soit dans le ciel ou sur la terre, cependant il n’y a pour nous qu’un seul Dieu, Père, de qui tout procède. » Et il ajoute : « Si notre Évangile est voilé dans ceux qui périssent réprouvés, il l’est pour ceux de ce monde dont Dieu a aveuglé les âmes infidèles. »

X. Jésus est encore appelé Nazaréen, d’un bourg de Galilée. On lui donne le nom de Dieu à cause de la substance unique qu’il a avec le Père. On l’appelle Seigneur et Maître, à cause du culte que lui rend la créature, sa servante. Dieu et Homme, parce qu’il est Verbe et chair. Oa l’appelle Verbe, parce que c’est par lui que le Père a formé et a ordonné toutes choses.