Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/189

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mandent (qui prœsunt) soient généralement nommés à juste titre prévôts (prœpositi). Et, dans le chœur, les personnes sont : le doyen, le sous-doyen, le chantre ou préchantre, le sous-chantre, le trésorier ou sacristain, l’archiacolyte ou premier acolyte (archiacola), et les autres de cette classe. Or, les dignités comme les rangs ont tiré leur origine de l'ancienne loi, et ont été instituées à son exemple, selon cette parole : « Tu les établiras princes sur toute la terre ; » malgré qu’il y en ait qui disent que les dignités ont commencé à être connues chez les Gentils. Et les personnes d’ordre sont : le prêtre, le diacre et les autres dont nous parlerons plus bas.

XV. Voyons rapidement comment a eu lieu la translation des personnes de l’ancien culte, tant des Hébreux que des Gentils, à celui de l’Église actuelle, et comment les personnes qui occupent les dignités dans l’Église en ont tiré leur origine. Or, le seigneur Pape, qui est le père ou le gardien des pères, reproduit le type du souverain pontife ou grand-prêtre. L’empereur de Rome ressemble au monarque. La dignité des sénateurs et des patriciens se retrouve dans l’Église, dans les quatre patriarches, et dans l’Église romaine, dans les cardinaux. Les primats, qui ont sous eux trois archevêques, représentent le roi qui commande à trois ducs. Les métropolitains, ou archevêques, sont comparables aux ducs, qui ont sous eux plusieurs comtes, comme ceux-ci (les archevêques) plusieurs évêques. Cependant le pape Pelage dit « qu’une province a un roi et un métropolitain. » Les évêques ressemblent aux comtes. Les corévêques ou coadjuteurs (coepiscopi)[1], dont le pouvoir a été aboli, représentaient les gouverneurs et les intendants. Les prévôts rappellent les tribuns des soldats ; les archiprêtres, les tribuns du peuple ; les chanceliers, les préteurs ; les archidiacres, les centurions ; les doyens, les décurions ; les prêtres curés (presbyteri curati)[2], les avocats. Les personnes d’or-

  1. Voir la note 22 page 403.
  2. Nous voyons par le grand Pastoral de l’église de Paris (Mss) que l’on désignait les curés tantôt par presbyter curatus, et tantôt par le terme de pres-