Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/295

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méprisant lorsqu’il célébrera, il ne soit puni de cet oubli. où vient aussi que dans l’Ancien-Testament celui qui devait offrir le sacrifice avait son vêtement entouré de sonnettes, afin que, par leur son, il fût reçu par Fange préposé à la garde du temple s’il en était digne, ou repoussé par lui s’il en était indigne. Le second souvenir, c’est celui de ses péchés, afin qu’il en ait de la componction.

V. La mitre, qui est parfois de lin et blanche, signifie la blancheur et la pureté de la chasteté. De là vient que cet ornement est très-nécessaire à la tête, où sont les racines des cinq sens du corps, par la corruption desquels la chasteté est facilement violée. Il y en a aussi quelques-uns qui disent que la mitre du pontife représente la couronne d’épines ; et de là vient que le diacre, à l’office de la messe, où le pontife figure le Christ pendant la passion, lui met la mitre et la lui ôte, parce qu’il a, par sa charge, le droit de lire l’évangile, dans lequel on lit que le Christ fut couronné d’épines. Les deux cornes sont les deux préceptes de la charité. Donc le pontife met la mitre parce qu’il comprend qu’il doit préserver des séductions du monde les cinq sens, afin de conserver les préceptes des deux Testaments et de remplir les deux préceptes de la charité, pour mériter de recevoir la couronne éternelle. Mais les autres prêtres et les clercs, en général, ne se couvrent la tête d’aucun ornement, quoique, dans les jours de fêtes, ils soient, après eux, parés de tous les autres ornements dans tout leur corps, parce que maintenant notre joie n’est pas encore pleine et entière ; car nous nous réjouissons non dans la réalité des biens du présent, mais dans l’espérance des biens futurs, parce que maintenant nous nous efforçons d’arriver à contempler Dieu face à face et sans voile.

VI. Assurément, on doit se servir d’une mitre d’orfroi depuis Pâques jusqu’à l’Avent, et depuis la Nativité du Seigneur jusqu’à la Septuagésime dans toutes les fêtes doubles, et des neuf leçons pendant toute l’année, si ce n’est pour la fête des