Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/34

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de père de la pratique ; magister, pater practicæ. »

En France, Antoine Mornac[1] l’appelait « le grand docteur français, summus doctor gallus ; » et le célèbre canoniste Pierre de Marca[2] le plaçait à côté de Pierre Lombard, le maître des Sentences. Sans parler de l’éloge que Laurière et Secousse[3] font de son Speculum Juris, Leibnitz[4] l’élève bien au-dessus des simples praticiens, en le nommant, avec saint Thomas, saint Bonaventure et Grégoire de Rimini, parmi les philosophes théologiens qui ont démêlé le plus subtilement les lois primordiales de notre nature[5]. Sarti[6] dit que, si l’on recueille ce qui reste de cette illustration presque effacée, on trouvera encore dans ce personnage d’un siècle regardé comme inculte une telle grandeur, que des siècles qui passent pour plus éclairés compteraient bien peu d’hommes vraiment dignes d’être mis en parallèle avec lui. À notre époque, M. de Savigny et M. le comte Beugnot s’accordent à voir dans le Speculum et le Repertorium de Durand, à côté des subtilités d’un esprit abondant et nourri dans la controverse scolastique, beaucoup de méthode, une science réelle

  1. Ap. Taisand ; Vie des jurisc, p. 175.
  2. Concord. sacerd. et imper., I. VI, c. 10, n° 4 ; I. IV, c. 15, n° 4 ; et Et. Pasquier, l. c.
  3. T. I, p. 90, 262, 268, etc.
  4. Leibnitii opera philoph., éd. de Berlin, 1840, part. I, p. 109.
  5. Videbam summos viros, D. Thomam, et S. Bonaventuram, et Guillelmum Durandum, et Gregorium Ariminensem, et tôt alios eorum temporum scriptores non paucas dedisse primæ philosophiæ propositiones admirandæ subtilitatis, quæ severissime demonstrari possint, etc. V. De vera methodo philosophiæ et theologiæ, édit. précitée des Œuv. de Leibnitz, par J.-Ed. Erdmann ; Berlin, 1840, gr. in-8o, part. I, p. 109.
  6. Ouv. cité, part. I, p. 386.